Canne à Bis ecaetera
MY LIFE
Mon stage se passe plutôt bien pour le moment, sauf que, devant me lever à des heures pas possibles, je m'endors en réunion. J'ai trop honte: mes yeux louchent d'un coup et je feins de prendre des notes autour d'une si petite table de réunion... Je crois que ce n'est pas passé inaperçu... J'ai déjeuné avec certaines de mes collègues, chose que j'ai évitée les 2 premiers jours parce que cela me pesait vraiment: je n'y arrive pas. C'est un moment que je n'arrive pas à partager avec des gens que je connais tellement peu... Et ç'était sommes toutes, assez étrange. Je me suis retrouvé avec des femmes de maximum 35ans, toutes cadres A+ et mères de famille, gentilles et amusantes...mais tous les sujets de discussion étaient intellectualisés et je me sentais un peu mal à l'aise entre les propos sur le menu des enfants en Primaire, les Assises de la Ville, le remaniement gouvernemental etc.. Non que ces sujets me soient inconnus ou difficiles à soutenir, mais bordel, on parle pas boulot quand on mange?! Je vais devoir m'y faire.... Sinon, deux colloques se préparent et je vais devoir y participer: ce qui signifie être Offishaaal. J'ai donc dû casser ma tirelire fissurée pour me payer un costard (130 euros, ça fait mAAAl) et je vais devoir m'en payer un autre... N'empêche il claque. Un autre stagiaire débarque lundi: concurrence!!!! Mais au moins je serai moins seul.
RE - FLEXION
Vous savez déjà que je vis dans un quartier pourri alors qu'en apparence, il semble paradisiaque. Cependant il y a un aspect que je n'ai pas encore traité à ce sujet. Ma relation avec l'alcool et la drogue. Je ne fume ni ne bois de ces trucs. Je me souviens quand j'étais gosse que je ramenais des mégots en faisant semblant de les fumer, pour le style. Seulement ça doit être génétique, personne à part mes défunts grands-pères ne fume et ne boît dans ma famille. Quand j'étais plus jeune, je buvais du champagne aux anniversaires et de la piquette (max 1 verre car je m'étalais rapidement), mais avec l'âge et après mon "éveil" SPirituel (lol), en fait depuis mes 13 ans, j'ai rejeté toute fumée ou tout alcool. Mes frères ne sont pas comme moi sur ce sujet.
Là où les autres sont "tolérants" avec l'alcool, la cigarette et le bédo, je le suis moins. Pas pour les Autres, mais plus pour moi. Toutefois, je suis un sale moralisateur chiant qui ne cesse de harceler mes potes fumeurs d'arrêter. Ce qui les saoule au plus haut point, je sais. Pourquoi cette intolérance?
J'ai vu des potes se transformer sous l'effet de l'alcool: traîner, gueler dans les cages d'escaliers comme possédés alors qu'ils avaient un avenir. Je suis en train de voir des membres de la famille maternelle qui se sont mis à la boisson (modéremment par contre) mais qui, dorénavant battent mes tantes (je prépare les représailles...). J'ai vu des potes devenir dépendants du chichon alors que je croyais que c'était une drogue douce. Elle est tellement coupée avec des conneries qu'elle détruit le cerveau de mes gens. J'ai vu un pote tester des champignons bizarres et devenir amnésique pendant 3 ans. Ca me fait bizarre qu'il me parle de choses qui datent comme si c'était hier....J'ai vu une mère de famille se transformer en une folle le soir sos l'effet du Pastis Whisly alors que c'est LA mère le matin. Je vois des potes qui ont 21 ans et qui fument plus de 2 paquets de cigarettes par jour alors qu'ils ont commencé à une clope quotidienne au collège.
Je ne généralise pas. Mais comme souvent dans mon ghetto system, les gens font les choses à l'extrême pour se sentir exister ou seulement pour se distinguer ("Il faut s'entraîner à mourir pour apprendre à vire" P4). Il faut que ce soit dix fois plus visible pour que l'on vous considère ici-bas. Malgré tout, je ne suis pas pour la répression active de l'usage de cannabis, ni même pour une certaine dépenalisation. Cela dépend des conséquences anticipées. Mon allergie à ces produits est sociale mais est devenue physique. A tel point que j'évite pas mal de soirées où l'on boît ou fume. Pas toutes, car si je veux y voir des gens que j'estime, je prends sur moi, sans me compromettre,en restant intègre. Je trouve ça sale. Bien sûr je n'ai pas besoin de ça pour m'amuser. Bien sûr je n'ai pas besoin de ça pour faire des choses sales. Bien sûr je n'ai pas plus de valeur que ces gens, que vous, qu'eux. Mais ce sont des facteurs destructeurs trop aggravants pour les miens.
Je n'arrive pas à conçevoir qu'une consommation modérée de ces substances puisse limiter les excès ou les dérives, tout simplement parce que j'ai vu trop de gens tomber sous leur emprise et ne plus revenir sur leurs pas. Et je ne parle pas des dealers de mon quartier, dont beaucoup sont de ma connaissance. J'ai cependant menacé leur vie et leurs proches au cas où un d'eux tenterait de vendre la mort à mon petit frère. Défense par l'attaque.
J'en ai fait des conneries dans ce quartier et des détours par les dépots, mais je n'ai, et Dieu m'en préserve, touché au bizness ou à la consommation de ces substances.
Ma vision de ces "plaisirs" vous choque-t-elle? Car elle a cet effet auprès des mes amis de la fac qui n'ont pas le même vêcu, ni la même vison du vice.
Peace. SPirit, ce con né fable mais ineffable.