De l'art de communiquer au XXIème siècle...
Trouvé chez Gamin
Comment faire passer un message? Comment s'assurer que,dans cette époque, nous puissions con-vaincre, diffuser notre pensée, partager notre ressenti, émettre et recevoir le message avec le moins de parasitage possible?
Il faut adopter une technique purement "marketing", libérale même (BOUUUUHHHhhh!) et en fait publicitaire pour garantir le maximum d'efficience à la fidélité et à la destination du message émis par nous.
J'entends par là que pour faire passer un message, surtout en direction des jeunes (dont je crois faire partie...), il faut utiliser des images, des idées-forces, des slogans (peu de mots mais le maximum de sens), des références stylisées à l'univers du public-récepteur, une marge (une infime malheureusement) d'imaginaire et du ludisme.
Cette communication est adoptée dans le monde publicitaire de l'entreprise et des services publics, dans les cellules familiales, dans le système scolaire (trop rarement), dans les stratégies politiques et électorales etc. De nos jours, il nous est plus facile de comprendre un schéma au tableau, un graphique sur le P.C, une illustration à la Télé, des couleurs pleins les yeux, une musique neutre et bougeante, un environnement déluré que des mots. La difficulté qu'ont les gosses à lire est aussi due à la prééminence du monde de l'image et du son.
On est amené à réduire le nombre de mots (un référendum est le plus explicite àce sujet) pour faire comprendre des théories et des pensées que notre esprit doit ingurgiter avec urgence et rapidité. Cette culture de l'urgence et de l'image est un corrolaire à l'idolâtrie (joueurs de foot, politiciens, stars etc) et au monde du stress et de la réflexion instantannée -souvent un excellent exercice- ou surgelée (notre esprit est une boîte de conserve). Exemples? Le dernier Référendum (qui sait ce qu'est une Constitution parmi ceux qui ont vôté?); "Just Do it"; "L'underground s'exprime", le Hidjab, le Plan Borloo, La guerre en Irak, Paris 2012, Benoît XVI, mon bandana etc..
Des images qui ne font plus seulement symboliser une rangée d'idées, mais qui les représentent, qui les limitent à un seul champ.
Je ne suis pas vindicativement contre. Je dis qu'il faut savoir s'adapter à son temps. Si pour marquer les esprits et faire passer une explication difficile au sein de la famille (je l'ai fait pour mon père par exemple), il faut disposer de références partagées, d'images, de mots qui touchent la personne (Honneur, loisirs, fais ce que tu veux, échéances, responsabilités, plaisirs...) et même mettre un fond musical qu'adore le "sujet" (technique utilisée dans les supermarchés pour pousser à la consommation...), et bien faisons-le. Pourquoi? Ce n'est qu'un outil, un procédé qui facilite la diffusion et l'acceptation du message.
Les risques ? Et bien c'est que les "vraies" images (artisitiques pour moi) qui ont une valeur symbolique et qui prêtent à l'interprétation tout en reflétant la pensée de l'auteur, diparaissent. Noyées dans la masse. C'est une culture de communication de masse, de l'urgence et de l'image préfabriquée, qui est le risque, selon moi. Le risque, c'est aussi que les mots n'aient plus la même portée, la même valeur, la même part d'évasion ou d'atterrement à la réalité. Que les mots se diluent dans un seul espace de représentations. L'Art doit-il mourrir?
Bref,que les mots et les créations deviennent fades et conformistes. J'use des procédés de la modernité, mais je me méfies de ses fins.
Suis-je dans le flou?
J'ai illustré mes propos sur le blog (peut être l'effet inverse?).
Peace. SPirit, ce con vaincu par les convaincus.
Dessins de Rémy trouvés ici.